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publié sur L’Indépendant de l’Yonne par Alexis Gaucher le 05.03.2021
Le Sénonais, Mohammed Errafi, a inventé le seul sac à dos au monde qui allège la charge sur les épaules. Sept brevets internationaux plus tard, l’entrepreneur continue de réfléchir aux innovations sociales des prochaines années. Il entend ainsi renforcer l’impact sociétal de ses réflexions en améliorant l’emploi des personnes en situation de handicap sensoriel, cognitif ou moteur.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours ainsi que nous retracer l’aventure Gravipack ?
Mohammed Errafi : Je suis ferronnier d’art, j’ai travaillé dans un bureau d’études dans la résistance des matériaux. J’ai fait un tournant dans ma vie à 360° En 2005, j’ai créé une nouvelle activité professionnelle e-commerce, j’effectuais des allers-retours entre Montpellier et Paris avec un sac à dos de plus de 25 kilos pour livrer des clients et présenter des collections et accessoires de mode. Le port quotidien de mon sac à dos, m’a provoqué, comme 80% des français, des douleurs aux cervicales, aux épaules et aux lombaires. Or, les fabricants ne proposaient aucun système pouvant soulager mes épaules et mon dos confortablement. J’ai eu l’idée de faire quelque chose de nouveau, sans savoir que ce serait une innovation majeure.
Que représente le marché du sac à dos en France et à l’international ?
M.E. : Gravipack possède de nombreux client-cibles : enfants, adolescents, adultes, personnes âgées. Tout le monde porte un sac à dos, tout le monde aimerait que son sac à dos soit léger. L’utilisation des bretelles Gravipack peut-être à la fois personnel et/ou professionnel.
Les secteurs de clientèle sont variés : randonnée, urbain, business, scolaire, sport, nurserie, livraison, plongée, Armée, secourisme, société de sécurité, médical, NASA, nucléaire, audiovisuels, jardinerie, SNCF.
Les bretelles Gravipack ont été testées par l’Armée de Terre et la Légion en 2017. Les sacs à dos Gravipack (randonnées et urbains) ont été testés par plus de 16 000 personnes notamment lors de la Foire Internationale de Paris 2018, lors du Concours Préfet Lépine 2018, lors du Concours International des Inventeurs 2018, lors du salon Madein16 2018, lors du salon des Entrepreneurs 2020, etc.
En 2020, la start-up Gravipack a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 200 000€. D’une part des pré-commandes ont été vendues sur gravipack.com et, d’autre part, Gravipack a su profiter de la crise sanitaire mondiale pour s’adapter et développer un sac à dos scolaire. Nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur Kiss-KissBankBank.com pour lever des fonds et vendre ce sac à dos scolaire muni du dispositif Gravipack (1437% des objectifs initiaux du crowdfunding ont été réalisé).
Le chiffre d’affaire prévisionnel pour l’année de 2021 s’élève à 400 000€. Dix millions de sacs à dos sont vendus en France et 130 millions en Europe chaque année, tous secteurs confondus. Gravipack ambitionne, à moyen terme, de prendre 10% de ces parts de marché.
Quelles sont les dernières activités et projets initiés par l’entreprise Gravipack ?
M.E. : Gravipack souhaiterait atteindre le marché grand public, collaborer avec les services publics, les industriels, les acteurs économiques, les ESAT, les associations, les distributeurs. Gravipack aspire à cibler une clientèle large et extensible, collaborer avec des activités de masse et de niche ainsi que promouvoir le « Made in France ». Demain, tout le monde portera un sac à dos Gravipack !
Comment avez-vous réagi suite à la remise du prix des Trophées PME RMC ? En quoi cette consécration peut-elle aider Gravipack à grandir ?
M.E. : J’ai gagné 100 000€ de budget publicitaire sur RMC et BFMTV, une crédibilité auprès du ministère de l’industrie et de l’économie, un appel du pied de plusieurs pays pour installer une entité de production et de distribution et la crème du gâteau, est l’accompagnement de mon parrain IN EXTENSO le leader de la croissance économique nationale.
Tout le monde aimerait que son sac à dos soit léger : randonneurs, enfants, professionnels, sportifs, livreurs, pompiers, techniciens, les Armées, la NASA, …
Qu’est-ce que le “mur médiatique” que vous appelez à briser ?
M.E. : “ On ne parle pas assez de l’emploi numérique et l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail. L’Humain est au cœur du projet Gravipack, non seulement par les bienfaits qu’apportent les inserts sur la santé de ses utilisateurs mais aussi par le personnel et les prestataires que Gravipack souhaite employer. Je suis fortement engagé dans le handicap. En effet, je veux permettre à des personnes lourdement handicapées d’exercer une activité professionnelle dans des conditions de travail aménagées.
La production de sacs à dos Gravipack sera effectuée dans des Établissement de Service et d’Aide par le Travail (ESAT) et des ateliers protégés en France. Les ESAT, établissement médico-social de travail protégé, réservés aux personnes en situation de handicap et visant leur insertion ou réinsertion sociale et professionnelle, sont au cœur du projet Gravipack.
Implantés sur l’ensemble du territoire français, les ESAT et les entreprises adaptées pourront prendre en charge une grande variété d’activités dans une multitude de domaines : logistique, conditionnement, production industrielle, informatique, services à l’industrie, gestion de l’environnement.
Quelles sont les solutions innovantes qui existent actuellement pour le milieu de l’emploi qualifié et l’inclusion numérique ?
M.E. : “ Le télétravail connu aujourd’hui avec cette crise sanitaire accentue l’adaptabilité et l’aménagement des postes de travail pour les personnes valides, via la visio, cette adaptation existe depuis 20 ans, les entreprises par manque de formation pet méconnaissance, n’ont pas eu le réflexe de mettre cela en place pour des personnes vulnérables”
Je suis fortement engagé dans le handicap
Qu’ambitionnez-vous pour mieux intégrer les personnes autistes, mal-voyantes, aveugles dans notre société et sur le marché de l’emploi ?
M.E. : D’abord, faire de Gravipack une entreprise ambitieuse, compétitive et lucrative, ensuite aménager les postes de travail.
En quoi consiste votre “rêve” de création d’un callcenter d’excellence high-tech ? Quels seraient les bénéfices pour le territoire ?
M.E. : Créer de l’emploi pour des personnes en situation de handicap à 80% tels que répondre au téléphone, de la télévente, des devis, des factures, du suivi client, etc…des taches à tailles humaines selon le handicap, pour le bénéfice du territoire, c’est à eux de voir, je ne peux donner de leçon.
Quelle est votre vision de “l’énergie entrepreneuriale” en France ? Que manque-t-il à notre pays en termes d’innovation sociale ?
M.E. : Il manque des conférences dans les universités, les lycées, dans le milieu de l’entreprise pour expliquer le monde de demain à travers l’innovation, la création d’une stratup en partant d’une idée simple et la résilience.